Comprendre les créances clients : nos réponses à 6 questions pratiques

L’objectif des créances clients, c’est bien qu’elles disparaissent ! Ce terme correspond à la facture émise à un client et qui reste due à l’instant T. En tant qu’entrepreneur, vous cherchez tout naturellement à développer votre business et donc votre chiffre d’affaires.

L’un des postes de votre comptabilité qui mérite de s’y intéresser, c’est bien l’encours client. Nous vous proposons un point complet sur ce sujet au travers de 6 questions.

Vous disposez ainsi de la définition des créances clients, la manière de les déterminer, de les lire et de les recouvrer.

1 - Qu’est-ce qu’une créance client pour un fournisseur ?

La créance correspond à l’inverse d’une dette. Elle représente le montant d’argent qu’un client vous doit. Elle surgit lors de l’émission d’une facture de vente. Elle disparaît quand le client envoie le paiement complet de la somme due. Une créance certaine, liquide et exigible peut aussi faire l’objet d’une compensation légale avec une dette. Alors, elle s’éteint, tout comme dans le cas d’un encaissement d’argent.

Les créances clients au pluriel correspondent, elles, à la totalité des factures en attente d’encaissement à date. Ce terme comptable se retrouve sur une ligne précise du bilan actif. Vous pouvez également rencontrer indifféremment des expressions comme encours client ou poste client.

2 - Quelles sont les différentes catégories de créances clients ?

La notion de créance client peut toutefois revêtir plusieurs formes. Sur le plan comptable, différentes classifications existent.

Les créances d’exploitation et hors exploitation

L’exploitation correspond à l’activité courante de l’entreprise. Les créances clients de ce type comprennent des factures de vente de produits ou de prestations de service. S’ajoute aussi à cette catégorie de créances, la TVA (TVA déductible et crédit de TVA). En revanche, si l’entreprise vend un bâtiment ou du matériel (des immobilisations), la facture émise entre dans les créances hors exploitation. Ces notions s’utilisent notamment dans le cadre d’un bilan fonctionnel.

Les créances ordinaires et les créances douteuses

Lorsque la créance reste impayée après l’échéance et présente un risque de recouvrement, comptablement, elle devient douteuse. C’est une catégorie distincte dans la comptabilité. Elle montre le degré de risque que comporte un poste client. Se retrouvent dans cette ligne comptable les créances des clients en procédure judiciaire notamment. Ces encours clients font l’objet d’une dévalorisation appelée dépréciation, afin de tenir compte de la probabilité de perte financière.

3 - Comment calculer ses créances clients à la fin du mois ?

Où trouver le montant total des créances clients ? Comment établir le calcul de l’encours client ? La comptabilité enregistre chronologiquement chaque mois : 

• les factures clients émises au débit des comptes 411 (A)  ;
• les avoirs clients émis au crédit des comptes 411 (B) ;
• les encaissements reçus en banque au crédit des comptes 411 (C).

Donc, le total des créances clients en fin de mois M s’élève à :  

créances clients en fin de mois précédent + (A) - (B) - (C).

4 - Comment lire le poste client dans sa comptabilité ?

Le bilan actif d’une entreprise comporte une ligne appelée “créances clients et comptes rattachés”. Les montants qui figurent sur cette ligne sont de trois ordres : le brut, les dépréciations et le net.

Les créances clients appartiennent à l’actif circulant de l’entreprise

Cette ligne du bilan entre dans le poste appelé “actif circulant”, tout comme les autres créances ainsi que les stocks et les disponibilités bancaires. Ce terme signifie que les données de la facturation se renouvellent dans le temps. En effet, les encaissements clients conduisent à l’extinction des créances et les ventes génèrent de nouvelles factures qui remplacent les précédentes.

Différence entre créance brute et créance nette

La créance client brute correspond à une facture de vente qui reste due. C’est donc le montant attendu en encaissement. La créance nette tient compte d’une réduction potentielle du montant à encaisser. Ce montant déduit du brut couvre le risque d’impayé. Cette somme s’appelle dépréciation et figure dans la colonne entre le brut et le net. Si le client honore sa dette, mais après les délais convenus, le créancier enregistre le paiement en trésorerie et supprime la provision constituée.

5 - Comment les créances clients impactent-elles le compte de résultat d’une entreprise ?

Le concept de créance influe seulement sur le bilan de l’entreprise et pas sur le compte de résultat. Du moins, c’est le cas pour les factures qui font l’objet de paiements clients. On vous explique !

La créance client encaissée n’a aucun impact sur le résultat

L’enregistrement comptable d’une facture dans la comptabilité d’une société s’effectue selon le principe de la partie double. L’écriture montre que la créance ne concerne pas le compte d’exploitation : 

• le montant hors taxe de la vente s’inscrit au compte de résultat dans le chiffre d’affaires (crédit d’un compte 70) ;
• la TVA à collecter auprès du client et à reverser à l’État se positionne au passif du bilan (en dettes), au crédit du compte 44571 ;
• la créance TTC que le client doit honorer se situe à l’actif du bilan, soit au débit du compte 411.

Le cas des impayés et des créances douteuses

Toutefois, lorsque la créance client présente un caractère douteux et un risque d’impayé, vous devez constater une dépréciation. C’est la somme que vous pouvez perdre. Dans ce cas, le bénéfice est réduit. Voici l’écriture à passer :

• dotation pour dépréciation des actifs circulants - créances, soit une charge au compte de résultat (débit du compte 68174) ;
• dépréciation des comptes clients, soit une baisse de l’actif net au bilan (crédit du compte 491).

💡 Pour aller plus loin sur la notion et le calcul des provisions, consultez notre article sur les dépréciations des créances clients.

La gestion des créances irrécouvrables à l’issue de la procédure de recouvrement

Le retard persiste et l’absence de paiement se confirme ? Si la créance client est définitivement perdue, l’entreprise doit le constater en comptabilité. Si la dépréciation comptable constituée antérieurement couvre exactement la perte, l’opération n’impacte pas le résultat. Dans le cas contraire, l’écart entre la créance irrécouvrable et la dépréciation vient mouvementer le résultat de l'entreprise.

💡 Prenons l’exemple d’une entreprise qui réalise des exportations : 

Vu les retards constatés, une créance de 1 000 euros avait fait l’objet d’une dépréciation pour 80 % de son montant l’année précédente. Finalement, le client, après un plan de redressement amiable, a basculé en procédure judiciaire (liquidation). Aucun règlement n’intervient et toute la créance de cette société est perdue sur le plan de la trésorerie.

Voici le dénouement comptable, soit une charge de 200 euros sur l’exercice en cours : 

1. Passage de la créance client en perte pour 1 000 euros : débit du compte de résultat n° 654 “pertes sur créances irrécouvrables” et crédit au bilan, par le compte créances douteuses 416.
2. Annulation de la dépréciation constatée antérieurement (débit du compte 491 au bilan et crédit du compte 78174 au compte de résultat pour 800 euros).

6 - Comment réduire au minimum l’encours client à l’actif du bilan comptable ?

De nombreuses défaillances d’entreprises s’expliquent par l’insuffisance de pilotage du poste client, voire un manque d’optimisation du BFR (besoin en fonds de roulement). Voici des actions à mettre en place sans délai pour piloter les créances clients et favoriser le recouvrement des factures : 

• Facturer vite chaque client, dès la date de livraison du produit ou de réalisation de la prestation de service.
• Établir des factures fiables et non contestables, en utilisant un logiciel de facturation comme Sellsy.
• Procéder à un suivi serré des créances, avec un processus de relance avant et après échéance.
• Opter pour une solution de recouvrement amiable des créances impayées et accélérer les encaissements, grâce à des applications qui se connectent à l’outil Sellsy comme Rubypayeur ou LeanPay.

D’un côté, les créances clients représentent une bonne nouvelle pour les entreprises. C’est l’espérance de rentrées d’argent et la preuve de ventes florissantes. De l’autre côté, si les créances perdurent au-delà du délai prévu et que les retards de règlement s’accumulent, le poste client peut vite devenir un point dur. La situation peut rapidement se tendre en trésorerie. Conscient de ces problématiques fortes, Sellsy vous propose toute la palette d’outils indispensables au pilotage des encours clients et à la gestion commerciale pour les TPE et PME.