Facturation
1/12/2025
- mis à jour le
Retard de paiement : qu’est-ce que c’est et quelles sont les conséquences ?

Sommaire
Les retards de paiement font partie des réalités auxquelles toutes les entreprises sont confrontées, de la TPE au grand groupe. Même si c’est un sujet dont on parle souvent, ses impacts sont parfois sous-estimés. Dans cet article, on va décortiquer ensemble ce que recouvre vraiment un retard de paiement, comment il se déclenche, et surtout quelles conséquences il peut avoir sur la santé d’une entreprise.
Allez, on entre dans le concret.
Retard de paiement : de quoi parle-t-on exactement ?
Pour bien comprendre ce qu’est un retard de paiement, il faut repartir du cadre légal.
En France, les délais de règlement ne sont pas laissés au hasard : ils sont encadrés par le Code de commerce, et ce sont ces règles qui déterminent à partir de quand une facture est considérée comme en retard.
Concrètement, si rien n’a été prévu entre les deux parties, la loi impose un délai par défaut : le paiement doit intervenir dans les 30 jours suivant la date de facturation. C’est la règle générale.
Mais il existe aussi des délais spécifiques qui peuvent être appliqués à condition qu’ils soient définis par contrat, souvent dans les CGV (conditions générales de vente). Ce sont elles qui fixent, noir sur blanc, la durée accordée au client pour payer.
Voici les trois configurations possibles :
- 30 jours : délai légal par défaut lorsqu’aucun accord particulier n’est prévu.
- 45 jours fin de mois : autorisé contractuellement dans certains secteurs.
- 60 jours maximum : délai plafond fixé par la loi pour les transactions commerciales.
Au-delà de ces limites, même si les deux parties sont d’accord, le délai n’est tout simplement pas valable : la loi prime.
Certaines filières disposent aussi de règles dérogatoires – par exemple dans l’agroalimentaire, la grande distribution ou les produits périssables – mais ces exceptions sont précisément encadrées et ne concernent que des catégories bien définies.
Ce qu’il faut retenir, c’est que le délai n’est jamais “implicite”. Il doit être précisé dans les documents contractuels : devis, bon de commande, contrat, ou, le plus souvent, dans les CGV, qui servent de référence en cas de litige.
Si l’échéance n’est pas indiquée, la loi applique automatiquement le délai standard de 30 jours.
À partir du moment où cette date est dépassée, la situation change : on bascule officiellement dans le retard de paiement.
Pourquoi surviennent les retards de paiement ? Les raisons les plus courantes
On associe souvent le retard de paiement à un problème de trésorerie du client. C’est parfois vrai, mais dans la réalité professionnelle, les causes sont beaucoup plus variées. Dans de nombreuses entreprises, le retard résulte davantage d’un dysfonctionnement organisationnel que d’une incapacité à payer.
Voici les situations que l’on rencontre le plus souvent :
- Des processus internes trop complexes : validation à plusieurs niveaux, circuits de signature trop longs, facture qui circule d’un service à l’autre sans suivi précis.
- Une charge administrative élevée : équipes comptables débordées, absence de planification, factures non traitées à temps.
- Un litige non résolu : prestation non conforme, livraison incomplète, désaccord sur un élément du contrat ou sur un montant facturé. Tant que le point n’est pas clarifié, le paiement est mis en attente.
- Un manque de conformité documentaire : mentions obligatoires manquantes, erreurs de calcul, références produits incorrectes… La moindre anomalie peut bloquer le traitement dans les ERP ou les portails fournisseurs.
- Des difficultés de trésorerie : décalages saisonniers, baisse d’activité, tensions financières ponctuelles ou structurelles.
- Une communication insuffisante entre services : un litige connu du service client mais pas de la comptabilité, une modification non transmise à l’équipe administrative… Résultat : la facture reste en suspens.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la majorité de ces retards ne sont pas dus à de la mauvaise volonté. Ils révèlent souvent des process qui manquent de visibilité, d’outils adaptés ou tout simplement de coordination.
Les conséquences directes sur la trésorerie
Lorsqu’une facture est payée en retard, la première zone touchée, c’est évidemment la trésorerie.
Et pour beaucoup de TPE et de PME, c’est la partie la plus sensible.
Voici ce que cela provoque concrètement :
- Tension de trésorerie : Les entrées d'argent ne correspondent plus au calendrier prévu. L’entreprise doit continuer à payer ses charges — salaires, fournisseurs, cotisations — sans avoir les fonds attendus.
- Recours à des financements coûteux : Pour compenser, certaines entreprises doivent piocher dans leur découvert, retarder leurs propres paiements, voire solliciter des financements court terme. Le coût peut vite grimper.
- Impact direct sur la capacité à investir : Quand la trésorerie est incertaine, il devient difficile d’investir : matériel, recrutement, marketing… tout se retrouve mis en pause. Le retard de paiement ne bloque donc pas seulement l’instant présent : il freine l’avenir.
- Impact sur la relation fournisseur : Une entreprise fragilisée par des impayés peut, à son tour, payer en retard. C’est le fameux effet domino : un seul retard peut en générer plusieurs autres dans sa chaîne. Dans un contexte où la trésorerie est le nerf de la guerre, comprendre cet effet est essentiel.
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Pénalités, indemnités et cadre légal : ce que dit la loi
Dans la première partie, on a vu comment la loi encadre les délais de paiement et comment déterminer l’échéance applicable. Mais que se passe-t-il une fois que cette échéance est dépassée ? C’est ici que le dispositif légal se poursuit, avec un ensemble de mécanismes destinés à protéger le fournisseur et à réguler les pratiques commerciales.
En France, tout retard de paiement entraîne automatiquement des conséquences prévues par le Code de commerce.
Pénalités de retard
Dès qu’une facture n’est pas réglée à la date prévue, des pénalités deviennent exigibles.
Elles peuvent être calculées :
- soit selon le taux légal,
- soit selon le taux prévu dans les CGV, ce qui est la pratique la plus courante.
Point important : ces pénalités sont dues sans qu’il soit nécessaire d’envoyer un rappel.
L’échéance passée suffit à les rendre exigibles.
Indemnité forfaitaire de 40 €
À cela s’ajoute une indemnité fixe de 40 € pour frais de recouvrement.
Elle est obligatoire pour chaque facture payée en retard.
Certaines entreprises choisissent de ne pas la réclamer systématiquement, afin de préserver une relation commerciale sensible, mais elle existe juridiquement et peut être appliquée à tout moment.
Frais de recouvrement supplémentaires
Si les démarches engagées coûtent plus que ces 40 € — intervention d’un huissier, procédure extérieure, traitement conséquent — l’entreprise peut facturer des frais supplémentaires, à condition de pouvoir les justifier.
Risques juridiques en cas de retards répétés
Un acheteur qui multiplie les retards peut faire l’objet d’investigations de la DGCCRF, surtout lorsque les délais imposés créent un déséquilibre dans la relation commerciale.
Ces pratiques peuvent être considérées comme abusives et donner lieu à des sanctions administratives.
Mais au-delà de la trésorerie et du cadre légal, le retard de paiement a aussi un impact majeur sur la relation client-fournisseur. Il peut d’abord entamer la confiance, car un règlement tardif donne l’impression que l’accord initial n’est pas respecté. Il alourdit également la relation : les rappels et relances successives créent de la tension et nuisent à la fluidité des échanges. Sur le long terme, il peut entraîner des conditions commerciales plus strictes — paiement comptant, acompte plus élevé ou pénalités — et avoir un impact réputationnel.
Comment limiter les retards de paiement ? Les bonnes pratiques
Pour réduire les retards de paiement, il est essentiel de combiner des conditions de paiement bien définies, une organisation interne efficace et des outils adaptés.
La première étape consiste à définir clairement les conditions de paiement : échéance, pénalités, modalités de règlement. Placées dès le devis ou les CGV, elles évitent les ambiguïtés et facilitent le traitement côté client.
Ensuite, l’utilisation d’un logiciel de facturation fiable joue un rôle déterminant. Une solution comme Sellsy permet de centraliser la facturation, d’automatiser les relances, de suivre les encaissements et de garder une vue précise sur la trésorerie. Résultat : moins d’erreurs, moins d’oublis et des flux beaucoup plus fluides.
Les entreprises gagnent aussi à relancer avant l’échéance, de manière simple et proactive, pour s’assurer que la facture circule bien dans le bon service.
Il est également utile de suivre les habitudes de paiement de ses clients : connaître ceux qui paient tard permet d’adapter ses conditions, voire de renforcer le cadre contractuel.
Enfin, tout part d’une facture claire et complète. La moindre anomalie peut bloquer un règlement : assurer la conformité documentaire fait gagner un temps précieux.
En résumé, les retards de paiement ne sont jamais anodins : ils affectent la trésorerie, la relation commerciale et la capacité à investir. Les anticiper et s’équiper des bons outils permet aux entreprises de sécuriser leurs délais de règlement et de gagner en sérénité.





