Facturation Electronique
26/6/2025
- mis à jour le
Comment choisir une plateforme PDP ?

Sommaire
À l’horizon 2026–2027, toutes les entreprises assujetties à la TVA devront passer à la facturation électronique. Cette évolution est une obligation légale, mais mais aussi une opportunité pour moderniser ses outils, fluidifier les échanges et sécuriser les données.
Mais cette transition implique un choix technique clé : celui de la Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP). Comment s’y retrouver parmi les nombreux prestataires en cours d’homologation ? Quels critères comparer ? Et surtout, comment anticiper pour être prêt au bon moment ?
Dans cet article, nous vous guidons à travers les grandes étapes de ce choix stratégique : comprendre le rôle d’une PDP, décrypter le calendrier de la réforme, et identifier les éléments essentiels à examiner pour sélectionner une solution fiable et pérenne.
Comprendre la PDP et la réforme
Dans le cadre de la réforme de la facturation électronique, la Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) joue un rôle central. Nous l’avons vu dans des articles précédents, la PDP elle est l’intermédiaire technique, certifié par l’administration fiscale, par lequel transitent les factures électroniques conformes aux exigences de la loi.
Concrètement, une PDP permet à une entreprise d'émettre, de recevoir et de transmettre ses factures dans des formats normalisés (Factur-X, UBL, CII), tout en assurant la transmission des données fiscales à l'administration. Elle garantit la traçabilité des échanges, la sécurité des données, ainsi que la gestion des statuts des factures.
Son utilisation est obligatoire dans le cadre des flux B2B domestiques (e-invoicing), ainsi que pour le e-reporting des opérations B2C et internationales. Chaque entreprise devra donc à terme être connectée à une PDP, soit pour émettre, soit pour recevoir des factures, soit pour les deux.
Il ne s'agit pas simplement d'un outil de transmission, mais d'une infrastructure technique et réglementaire qui permet aux entreprises de se mettre en conformité avec la réforme et de bénéficier d'une gestion automatisée et sécurisée de leurs flux de facturation. Pour cela, deux types de solutions techniques ont été prévus par l'administration fiscale : le Portail Public de Facturation (PPF) et les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP).
La PDP est une plateforme privée, immatriculée par la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), qui assure la transmission sécurisée des factures entre les entreprises, tout en garantissant le respect des formats légaux et l'envoi des données fiscales à l'administration. Elle sert d'intermédiaire technique et contrôlé entre les systèmes de facturation des entreprises et le PPF.
Contrairement au portail public, la PDP propose souvent des services supplémentaires comme l'intégration directe avec vos outils de gestion ou la gestion du cycle de vie des factures. En optant pour une PDP, l'entreprise bénéficie donc d'un accompagnement plus personnalisé et de solutions adaptées à ses besoins opérationnels.
Pourquoi anticiper le choix de sa PDP dès 2025 ?
Depuis son annonce, la réforme de la facturation électronique a connu plusieurs ajustements et reports. Initialement prévue pour 2024, sa mise en œuvre a été repoussée afin de laisser le temps aux entreprises et aux prestataires de se préparer correctement.
Le calendrier actuellement en vigueur est le suivant :
- Septembre 2026 : obligation d'émission et de e-reporting pour les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) ; obligation de réception pour toutes les entreprises.
- Septembre 2027 : obligation d'émission pour les PME et micro-entreprises.
Par ailleurs, la liste officielle des PDP immatriculées sous réserve sera publiée en septembre 2025. Il est important de noter qu'à ce jour, aucune plateforme n'a encore reçu d'immatriculation définitive.
Toutefois, plusieurs prestataires — dont Sellsy — ont déjà engagé les démarches officielles pour obtenir ce statut. La première liste des plateformes « immatriculées sous réserve » est attendue en septembre 2025.
Il est donc pertinent, dès maintenant, de choisir un prestataire déjà engagé dans cette procédure, afin d’anticiper les intégrations techniques, de former les équipes, et de sécuriser sa conformité. Ce choix pourra être confirmé une fois l’immatriculation officielle obtenue.
Anticiper le choix d’une PDP permet de :
- Sécuriser la conformité : s’assurer que le prestataire répond aux exigences du cahier des charges officiel.
- Anticiper les intégrations avec les logiciels comptables, ERP ou outils internes.
- Former les équipes et mettre en place de nouveaux processus.
- Éviter les congestions de dernière minute liées à une forte demande en 2026.
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Les critères essentiels pour bien choisir une PDP
Le choix d’une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) n’est pas une formalité. C’est un engagement structurant pour l’entreprise, qui touche à la fois la conformité réglementaire, la sécurité des données sensibles, l’intégration avec les outils internes et la fluidité des échanges de factures au quotidien.
Avant d’évaluer les critères techniques et fonctionnels, il est essentiel de vérifier que le prestataire est bien engagé dans le processus d’immatriculation en tant que PDP. Des acteurs comme Sellsy ont déjà annoncé publiquement leur positionnement et préparent activement leur certification avec l'administration fiscale.
1. Conformité légale et immatriculation
Une PDP conforme doit :
- Avoir entamé le processus d'immatriculation auprès de la DGFiP,
- Être capable de traiter les trois formats de factures électroniques autorisés (Factur-X, UBL, CII),
- Assurer l'extraction et la transmission des données fiscales nécessaires au e-reporting,
- Suivre les statuts de facture exigés (reçue, refusée, mise en paiement, etc.),
- Respecter les exigences RGPD et, le cas échéant, intégrer un système d’archivage à valeur probante conforme à la norme NF Z42-013.
La liste des PDP immatriculées sous réserve sera disponible dès septembre 2025. En attendant, il est prudent de s’orienter vers un prestataire qui communique clairement sur son avancement.
2. Sécurité et intégrité des données
Une PDP doit offrir un niveau élevé de garantie sur la confidentialité, l’intégrité et la traçabilité des données échangées. Pour cela, elle doit :
- Mettre en œuvre un chiffrement des données à la fois en transit et au repos,
- Appliquer des mécanismes d’authentification renforcée, tels que l’authentification multifacteur (MFA), l’usage de certificats électroniques qualifiés ou la signature numérique,
- Assurer la traçabilité via un journal d’audit complet, horodaté et infalsifiable,
- Héberger l’ensemble des données sur des infrastructures sécurisées situées en Europe, conformément aux directives du RGPD,
- Viser, ou déjà disposer de, la certification ISO/IEC 27001, qui atteste d’un système de gestion de la sécurité de l’information (SMSI) robuste et conforme aux meilleures pratiques internationales,
- S’appuyer sur des pratiques de cybersécurité éprouvées : tests de pénétration réguliers, politique de gestion des vulnérabilités, plan de reprise d’activité (PRA), journalisation centralisée et surveillance continue des systèmes.
3. Interopérabilité et connectivité
La PDP doit s'intégrer avec :
- L’ERP ou le logiciel comptable,
- Les systèmes d’achat ou de gestion documentaire,
- Le PPF, Chorus Pro, et les autres PDP.
Des API documentées et un support technique accessible sont des atouts.
4. Distinction émission / réception
Une entreprise devra souvent utiliser une PDP d’émission pour transmettre ses factures clients et une PDP de réception pour collecter les factures fournisseurs.
Vérifiez si la plateforme couvre les deux usages, ou s’il faut prévoir une intégration.
5. Fonctionnalités disponibles
Certaines PDP proposent des options complémentaires :
- Gestion des circuits de validation,
- Tableaux de bord, alertes,
- Historique des statuts et relances automatiques,
- Reporting personnalisé.
Ces outils facilitent l’adoption par les équipes financières.
6. Tarification et évolutivité
Le modèle économique peut varier (coût par facture, abonnement, options). Privilégiez une offre transparente et adaptée à votre volumétrie, avec la possibilité d'évoluer sans pénalité.
7. Archivage à valeur probante (optionnel)
L’archivage des factures est une obligation légale pour l’entreprise, pas pour la PDP. Certaines plateformes incluent ce service, mais il reste facultatif du point de vue réglementaire. L'entreprise peut choisir un autre prestataire ou le faire en interne.
Erreurs à éviter lors du choix de sa PDP
- Négliger l'immatriculation : s’assurer que la PDP est bien inscrite sur la liste officielle d'ici fin 2025.
- Choisir un prestataire non intégré à votre SI : des intégrations complexes peuvent ralentir le projet.
- Se fier uniquement au prix : une solution trop économique peut s'avérer limitée ou peu fiable.
- Sous-estimer l’importance de l’accompagnement : un support technique réactif est essentiel.
- Ignorer les obligations de réception : toutes les entreprises devront être capables de recevoir des factures dès 2026.
- Oublier la portée B2G : les factures à destination des administrations publiques doivent toujours passer par Chorus Pro (depuis 2020).
Le choix d'une plateforme de dématérialisation partenaire est une décision clé pour se conformer à la réforme de la facturation électronique. En tenant compte des critères de conformité, de sécurité, de connectivité et d’accompagnement, les entreprises peuvent anticiper sereinement la transition.
Bien choisir votre PDP vous permettra non seulement de respecter les obligations fiscales, mais aussi d’optimiser les processus internes et de réduire les coûts de traitement.