Facture électronique en France : guide complet en 2025
La réforme de la facture électronique avance, et 2025 marque un tournant décisif. Après plusieurs ajustements, le cadre réglementaire se stabilise, les premières plateformes entrent en phase d'immatriculation, et les entreprises doivent désormais se préparer concrètement.
Ce guide n’est pas une énième présentation théorique : il fait le point, à jour, sur ce qu’il faut vraiment savoir en 2025.
Sommaire
Pensé comme une ressource claire et actionnable, ce dossier vous aide à y voir plus net dans un contexte en évolution rapide — que vous soyez déjà équipé ou encore en phase de réflexion.
Qu’est-ce qu’une facture électronique ?
On confond encore souvent la facture électronique avec une simple facture PDF envoyée par e-mail. Or, ce type de document, bien qu’il soit numérisé, n’a pas de valeur légale dans le cadre de la réforme actuelle.
Une facture électronique, au sens de l’administration fiscale française, doit répondre à trois conditions précises :
- Être émise de manière dématérialisée : elle est générée directement dans un format structuré ou hybride, sans impression papier ni numérisation ultérieure.
- Être transmise via un canal sécurisé, tel qu’une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) immatriculée.
- Être reçue et exploitée électroniquement, sans ressaisie manuelle, afin de garantir l’automatisation des processus de traitement.
Ce qui fait la différence, c’est donc le format du fichier et la manière dont les données sont organisées. Un fichier PDF dit “plat” (c’est-à-dire sans structuration interne lisible par une machine) ne permet pas l’extraction automatique des données (montant HT, TVA, SIRET, etc.). Il est donc exclu du périmètre des factures électroniques au sens de la réforme.
En revanche, les formats structurés (comme UBL ou CII) ou hybrides (comme Factur-X, qui combine une version PDF lisible par l’humain et un fichier XML lisible par machine) permettent :
- l’automatisation de la saisie comptable,
- le contrôle et la transmission des données fiscales,
- la conformité aux exigences techniques de la DGFiP.
💡 Pour aller plus loin, découvrez notre article dédié aux formats de factures électroniques, où nous détaillons les spécificités de Factur-X, UBL et CII.
À qui s’adresse la facturation électronique ?
La facturation électronique ne concerne plus uniquement quelques grandes entreprises ou marchés publics : elle s’imposera progressivement à l’ensemble du tissu économique français, des grandes entreprises aux TPE.
Aujourd’hui, deux grands cas d’usage coexistent :
- La facturation à destination des administrations publiques (B2G) :
Depuis 2020, toutes les entreprises qui facturent l’État, les collectivités locales ou les établissements publics doivent déjà utiliser Chorus Pro, le portail de facturation mis en place par l’État. Cela concerne notamment les fournisseurs du secteur public, quelle que soit leur taille.
- La facturation entre entreprises assujetties à la TVA (B2B) :
C’est le cœur de la réforme en cours. À compter de 2026–2027, toutes les entreprises établies en France et soumises à la TVA devront :- émettre leurs factures sous format électronique structuré,
- recevoir les factures de leurs fournisseurs via une plateforme certifiée,
- transmettre certaines données à l’administration à des fins de contrôle fiscal (e-reporting).
En quoi consiste la réforme de la facture électronique en B2B ?
La réforme de la facture électronique entre entreprises assujetties à la TVA en France (B2B domestique) vise à transformer en profondeur les échanges commerciaux et les obligations fiscales. Elle repose sur deux mécanismes clés :
- l’e-invoicing (émission, réception et transmission de factures électroniques),
- l’e-reporting (transmission à l’administration fiscale de certaines données de transaction non couvertes par l’e-invoicing, comme les ventes à l’international ou les opérations B2C).
Concrètement, chaque entreprise devra se conformer à plusieurs obligations :
1. Émettre et recevoir ses factures via une plateforme certifiée
Cela implique le recours à une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) immatriculée par l’administration fiscale, qui jouera le rôle d’intermédiaire technique entre les entreprises et le Portail Public de Facturation (PPF).
La PDP s’assurera que les factures :
- sont bien émises dans un format structuré ou hybride (Factur-X, UBL, CII),
- respectent le cycle de vie imposé (émission, rejet, mise à jour, paiement, archivage…),
- sont transmises de manière sécurisée au bon destinataire, qu’il s’agisse d’une autre PDP ou du PPF.
💡 Pour en savoir plus sur le fonctionnement et les avantages des PDP, consultez notre article : Plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) : tout comprendre.
2. Transmettre certaines données fiscales à l’administration (e-reporting)
En plus des factures B2B, l’entreprise devra transmettre périodiquement à la DGFiP :
- les données de ses ventes à des particuliers (B2C),
- les opérations réalisées avec des entreprises étrangères (intra ou hors UE),
- les informations sur les encaissements de certains paiements.
Ces données permettront à l’administration de pré-remplir les déclarations de TVA, de mieux lutter contre la fraude et de disposer d’une vision en temps quasi réel de l’activité économique.
3. Intégrer ces flux dans son système de gestion
La réforme implique aussi un changement d’organisation interne :
- vos outils de facturation, de comptabilité ou ERP devront être capables de communiquer avec votre PDP,
- vos équipes devront suivre les statuts de facturation, gérer les rejets, valider les mises à jour, etc.
Une intégration fluide avec vos logiciels actuels est donc un critère de choix essentiel pour sélectionner votre prestataire.

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Démarrer mon essai gratuitObjectifs de la réforme de la facture électronique
La réforme de la facture électronique s’inscrit dans une volonté globale de modernisation et d’harmonisation des échanges commerciaux. Elle poursuit plusieurs objectifs majeurs :
- Lutter contre la fraude à la TVA en assurant un meilleur contrôle des transactions.
- Offrir à l’administration une vision économique plus fine et en temps réel.
- Accélérer la transformation numérique des entreprises, en particulier les TPE-PME.
- Réduire les coûts de traitement administratif liés aux factures papier ou PDF non structurés.
- Uniformiser et systématiser les flux électroniques de facturation entre acteurs économiques.
Calendrier de mise en œuvre de la facturation électronique
La réforme a connu plusieurs reports. Le calendrier actuellement en vigueur est le suivant :
- Septembre 2026 : obligation d'émission pour les grandes entreprises et ETI + obligation de réception pour toutes les entreprises.
- Septembre 2027 : obligation d'émission pour les PME et micro-entreprises.
💡 Quand la facture électronique sera-t-elle obligatoire en France ? Retrouvez les détails dans notre article spécial : Facture électronique obligatoire : à partir de quand ?
Les avantages de la facturation électronique
La facture électronique permet bien plus que de répondre à une obligation réglementaire. Elle constitue un véritable levier de performance.
Découvrez les principaux avantages de la facture électronique, parmi lesquels :
- Réduction des erreurs humaines
- Suivi plus précis des paiements
- Moins de tâches administratives
- Baisse des coûts d’impression et d’envoi
- Traçabilité renforcée
- Automatisation des processus comptables
Quels seront les formats de facture électronique ?
Dans le cadre de la réforme, seules certaines normes de facture électronique seront reconnues comme valides. Il ne s’agit pas de simples fichiers PDF, mais de formats structurés ou hybrides, capables d’être lus et traités automatiquement par les systèmes informatiques (ERP, comptabilité, etc.).
Petit rappel des formats autorisés, déjà détaillés dans notre article Formats de facture électronique : que faut-il savoir ? :
- Factur-X : un format hybride combinant un PDF lisible par l’humain et des données XML embarquées. Il permet une lecture simple tout en restant interopérable avec les systèmes.
- UBL (Universal Business Language) : très utilisé dans le cadre des échanges B2B européens, ce format structuré est basé sur des standards ouverts.
- CII (Cross Industry Invoice) : développé par l’UN/CEFACT, ce format international est adapté à des échanges complexes, notamment à l’export.
Attention, le respect de l’un de ces formats est indispensable pour garantir la conformité de vos factures avec le cadre réglementaire.
Que deviennent les factures papier ou PDF ?
L’un des changements les plus radicaux de la réforme concerne les formats non structurés. Concrètement, les factures papier et les fichiers PDF “plats” — c’est-à-dire sans données exploitables automatiquement — ne seront plus considérés comme conformes pour les échanges entre entreprises assujetties à la TVA.
À partir de septembre 2026 (ou 2027 selon la taille de l’entreprise), toute facture devra obligatoirement :
- Être émise dans un format structuré (Factur-X, UBL ou CII),
- Transiter via une plateforme immatriculée,
- Être archivée dans les règles.
💡 Pour mieux comprendre ce que dit la loi, voir notre article : Facture électronique obligatoire en France : que dit la loi ?
Quelles sont les options pour émettre des factures électroniques ?
À l’approche de l’échéance, chaque entreprise devra choisir une solution d’émission conforme. Deux grandes options s’offrent à vous :
- Passer par une PDP (Plateforme de Dématérialisation Partenaire) : immatriculée par l’administration, elle assure la conversion, l’envoi, le reporting et la conformité technique des factures.
- Utiliser un logiciel de gestion intégré à une PDP, comme Sellsy, qui permet d’émettre des factures électroniques sans modifier vos habitudes, tout en respectant l’ensemble du cadre réglementaire.
💡 Pour bien comparer les solutions, découvrez notre analyse ici :
Facture électronique obligatoire en France : comment faire ?
Sanctions en cas de non-respect
Et finalement, ne pas respecter les obligations liées à la réforme n’est pas sans conséquences. En cas de non-conformité :
- Les factures peuvent être rejetées par la plateforme ou l'administration fiscale.
- L’entreprise peut faire l’objet de sanctions fiscales, notamment en cas de manquements répétés.
Les paiements peuvent être bloqués ou retardés, faute de facture reconnue comme valable.
💡 Ces risques soulignent l’importance de se préparer dès maintenant. Retrouvez notre synthèse complète ici : Facture électronique obligatoire en France

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